Le voyage de William Bartram (1773-1776)

Dans l’Amérique coloniale anglaise du XVIIIe siècle, les quakers formaient une secte religieuse influente. Ils furent les seuls à toujours respecter les droits des Indiens, et les premiers à condamner l’esclavage des Noirs. William Bartram était l’un d’eux. Naturaliste et habile dessinateur, il fut attiré par les régions subtropicales s’étendant de la Floride à la Géorgie et la Louisiane.

Le soutien d’un riche quaker d’Angleterre, amateur de sciences naturelles, lui permit de voyager quatre années dans ces contrées peu connues. Il portait sur tout un regard aigu, s’intéressant autant aux hommes qu’à la nature. Géographe, ethnologue, écologiste, il était tout à la fois. De retour dans sa Pennsylvanie natale, il rédigea ses souvenirs, brossant un tableau vivant des Indiens séminole, cherokee et muscogulge. Il a su décrire avec minutie les fleurs et les oiseaux, exprimer la beauté et la poésie des paysages.

Par les emprunts qu’ils lui ont faits sans le mentionner, de grands auteurs comme Chateaubriand, chez les Français, Coleridge et Wordsworth chez les Anglais, ont valorisé la dimension poétique de son œuvre. Ses apports scientifiques ont été eux aussi, de son vivant, largement pillés et exploités.

William Bartram était un personnage chaleureux et attachant. Après une jeunesse difficile, puis de nombreuses années d’aventures et de voyages, il s’était retiré dans la propriété familiale. Sa longue vie s’est achevée dans la méditation et la contemplation des œuvres de la nature.